A quelques semaines de l’ouverture de SOLUTRANS, carrefour mondial du véhicule industriel et urbain, tous les esprits des professionnels du transport sont tournés vers une même question : comment décarboner la filière et à moindre coût ?
Rappelons que la Commission Européenne a fixé des objectifs ambitieux de baisse des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de plus de 25 % pour le transport d’ici à 2030.
SOLUTRANS 2023 consacrera donc une large place au rétrofit, comme une des solutions pertinentes de transition, permettant de réduire l’empreinte carbone avant l’achat d’un véhicule neuf.
Ateliers, conférences et exposants seront au rendez-vous pour faire connaître le concept, mais aussi pour tenter d’en évaluer le bien-fondé en fonction des véhicules et de leur usage.
LE RÉTROFIT : UNE SOLUTION FIABLE POUR RÉDUIRE LES ÉMISSIONS
Le concept de rétrofit consiste à remplacer un moteur thermique par une alternative à propulsion électrique, gaz ou hydrogène, moins polluante. Cette solution du mix énergétique, particulièrement adaptée aux VUL et VI en milieu urbain, séduit près de la moitié des artisans qui se déclarent prêts à l’adopter.
Plusieurs solutions existent aujourd’hui :
- Le rétrofit électrique : le plus utilisé actuellement pour le transport de marchandises en milieu urbain et péri-urbain. De fait, selon l’ADEME, le rétrofit électrique réduirait de 61 à 87 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au diesel.
- Le rétrofit à hydrogène : ce dernier prenant sérieusement son essor pourrait faire l’objet d’une industrialisation ambitieuse dans les années à venir, notamment s’il bénéficie d’un développement des stations de recharge. Le rétrofit à hydrogène consiste à transformer un véhicule thermique en électrique dans un premier temps. Le moteur électrique est alors alimenté par un pack batterie, auquel s’ajoute ensuite une pile à combustible et des réservoirs d’hydrogène. La taille du réservoir d’hydrogène ou la puissance de la pile à combustible va changer en fonction du type de véhicule et de son usage. Le besoin énergétique est donc mesuré, afin d’estimer si cette solution est adaptée à l’utilisation quotidienne du véhicule.
Les véhicules fonctionnant à l’hydrogène vert présentent l’avantage de ne rejeter que de l’eau, ce qui permet d’éliminer les émissions de particules, de soufre, d’oxyde d’azote et de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air.
- Le rétrofit bioGNV : la conversion d’un véhicule diesel ou essence en véhicule roulant au biogaz. Le rétrofit gaz apparaît comme moins émetteur de gaz à effet de serre que la mise à la casse du véhicule diesel et l’achat d’un nouveau véhicule gaz neuf.
A noter : le Gouvernement a lancé un plan d’action national en faveur du rétrofit. Il apportera un soutien de l’ordre de 100 millions d’euros en faveur de la décarbonation des transports : 60 millions d’euros pour soutenir l'acquisition de poids lourds électriques et 40 millions d’euros pour développer une offre nationale de véhicules routiers électriques.