Le marché du transport routier et urbain en Espagne

SOMMAIRE

1. Principaux indicateurs économiques du pays
2. Présentation générale du secteur dans le pays
3. Acteurs du secteur
4. Principaux relais

PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES DU PAYS

• Nombre d’habitants : 46.733.038 (juillet 2018)
• P.I.B. : 1.166.319 Md € (fin 2017)
• Taux de croissance : +2.5 % (2018)
• Inflation : 1,72 % (décembre 2018)
• Taux de chômage : 14.1 % Janvier 2019
• Régime politique : Monarchie constitutionnelle

PRESENTATION GENERALE DU SECTEUR DANS LE PAYS

Contexte général 

Le secteur des transports représente 2,9% du PIB espagnol, et 94% des tonnes transportées sont transportées par route, selon les données de l'Observatoire des Transports et Logistiques en Espagne. 
Bien que la crise ait fait disparaître un grand nombre de petites entreprises, il s'agit encore d'un secteur très fragmenté. Cependant, la tendance semble aller une plus  grande centralisation dans les grandes entreprises, soit avec leurs propres flottes, soit en sous-traitance.
Plusieurs facteurs expliquent la mutation du secteur : 

• La forte hausse du prix du carburant et des péages sur certaines autoroutes, qui entraine une augmentation des coûts d’exploitation pour beaucoup de transporteurs indépendants qui ne répercutent pas forcément cette hausse sur leurs clients ;
• Des retards législatifs : le consensus nécessaire à l’approbation du Paquet Législatif de la Mobilité (promu par la Commission Européenne) n’a pas encore été obtenu, alors qu’il devrait favoriser la concurrence loyale et les droits des transporteurs et conducteurs (professionnalisation de l'accès aux transports légers, réglementation du cabotage, du détachement des travailleurs, des périodes de repos, ou le caractère obligatoire du tachygraphe numérique…). D’autre part, l’entrée en vigueur du règlement relatif à l’Organisation des Transports terrestres, initialement prévue pour le 1^er janvier 2019, a été retardée en raison des changements politiques qui ont marqué le pays, et les intentions du gouvernement ne sont pas tout à fait claires ;
• La transformation numérique et technologique, qui s’intègre de plus en plus dans l’activité des professionnels du transport ;
• La demande croissante du commerce électronique et ses impacts sur les problématiques de « Dernier kilomètre », en particulier dans un contexte où les grandes villes imposent de plus en plus de restrictions de circulation dans leurs zones centrales.

Les principaux défis pour 2019

Ontruck, société espagnole spécialisée dans le transport routier régional de marchandises, a fait une radiographie de la situation actuelle de ce secteur en Espagne pour identifier les 5défis pour le secteur du transport routier de marchandises au cours de l'année à venir :

1. L'augmentation de la taxe sur le gazole, qui pourrait atteindre 4,8 cents le litre, pourrait toucher 88 % des transporteurs espagnols, dont la plupart sont des indépendants. Dans la plupart des cas, ils devront assumer cette augmentation individuellement, à moins que les expéditeurs ne décident de faire passer cette augmentation dans leurs tarifs, ce qui est très peu probable.
2. Bien que la législation reconnaisse la possibilité d'émettre des lettres de voiture électroniques (e-CMR) et les assimile aux documents papier, de nombreuses entreprises continuent de réclamer des documents imprimés. L'adaptation au e-CMR permettra d'améliorer le suivi des documents, d'accélérer les processus de facturation et, en même temps, d'économiser du papier et de contribuer à préserver l'environnement.
3. La société exige une plus grande responsabilité de tous les acteurs économiques face au changement climatique. Le transport doit être orienté vers une utilisation plus efficace des ressources, c'est pourquoi il est prioritaire d'essayer d'optimiser les charges et de réduire les kilomètres à vide pour les véhicules. Cela permettra également de réduire les émissions de gaz polluants et les coûts des transporteurs, grâce à des économies de carburant.
4. L'implantation de méga camions en Espagne devient une réalité. Les gros chargeurs ont déjà commencé à intégrer ce type de véhicule dans leur flotte, ce qui permet d'augmenter le volume de transport à moindre coût et d'optimiser au maximum les ressources. Les transporteurs indépendants qui veulent être compétitifs sur le marché auront un accès plus difficile à ce type de véhicule, car son prix est beaucoup plus élevé que celui d'un camion traditionnel.
5. Les véhicules au gaz naturel liquéfié (GNL) pour le transport entre les centres logistiques et le dernier kilomètre prennent de plus en plus d'importance. L'utilisation de ce carburant alternatif réduit les émissions de CO2 et d'oxyde de soufre (SOx), d'oxyde d'azote (NOx) et de particules polluantes par rapport aux moteurs traditionnels. De plus, ces véhicules auront un accès facile au centre des grandes villes. Le problème, une fois de plus, sera leur prix.

Le transport international de marchandises en Espagne

Le transport international de marchandises par route en provenance ou à destination de l'Espagne en 2016 s'est élevé à 102 millions de tonnes et 113 milliards de tonnes-km, soit respectivement +4,2% et +3,1% par rapport à 2015.
Le transport routier extérieur s'effectue presque exclusivement avec l'Europe, les principales origines et destinations étant les pays les plus proches : France, Portugal et Allemagne, qui représentent plus de 50% du transport routier international total.
Un aspect essentiel du transport routier international est que le volume des marchandises expédiées dépasse légèrement le volume des marchandises reçues, le tonnage expédié représentant environ 55 % du transport total, proportion qui est à peu près la même dans les trois principaux pays indiqués et qui peut être considérée comme relativement équilibrée.
Si l'on compare le transport national de marchandises par route au transport international de marchandises, ce dernier représente aujourd'hui 7,7% du tonnage total transporté et 43,9% des tonnes-kilomètres.

Principaux flux de marchandises reçues ou expédiées en Espagne par route (tonnes). 2015- 2016.

Mobilité

En ce qui concerne le transport de marchandises, la relation entre la mobilité nationale et le PIB positionne l'Espagne en tant que pays avec une plus grande intensité dans ce type de mobilité. Toutefois, ces dernières années, on a constaté une nette tendance à une diminution de l'intensité de la mobilité, principalement liée à la diminution du transport national de marchandises par route. Cette forte intensité de la mobilité des marchandises peut s'expliquer par les aspects géographiques intrinsèques de l'Espagne (extension du territoire et dispersion de la population, entre autres).
Mobilité externe des marchandises : en 2016, 516 millions de tonnes ont été transportées de et vers l'étranger, soit une augmentation de +1% par rapport à l'année précédente.
En ce qui concerne la répartition modale du transport international de marchandises, les modes prédominants sont le transport routier et surtout le transport maritime, qui est majoritaire dans ce type de transport, le reste étant des modes secondaires en termes de tonnes transportées.

Bilan et conclusions

L'année 2016 a suivi la trajectoire de croissance de la mobilité entamée en 2013, en enregistrant tous les modes et segments avec des volumes de transport terrestre plus importants que ceux produits l'année précédente, à la seule exception du transport national de fret ferroviaire.
En l'absence de résultats définitifs pour les voyageurs internationaux en 2016, les quatre principaux blocs de voyageurs nationaux, les marchandises nationales, les voyageurs internationaux et les marchandises internationales ont enregistré des taux de croissance en glissement annuel compris entre +1,0% et +4,8%. Toutefois, le secteur du transport de passagers (national et international) a mieux performé que le segment des marchandises, malgré le fait que ce dernier ait subi les plus fortes baisses.
Enfin, il est important de noter que le découplage entre l'activité économique et la mobilité qui s'était produit en Espagne au cours de la période 2007-2013 en raison d'une baisse plus importante du trafic (en particulier des marchandises) que du PIB, et qu'en 2015 se produit également dans la phase de croissance du trafic, qui a augmenté plus que le PIB, ne s'est pas produit en 2016. Bien qu'il y ait eu ce "recouplage" dans le transport de passagers, le transport de marchandises, qui a également été le plus touché par la crise, a connu en 2016 une croissance inférieure à celle enregistrée par le PIB. Ce fait permet de supposer qu'une partie du découplage de la phase précédente peut rester structurellement dans le schéma de la mobilité espagnole.

ACTEURS DU SECTEUR

Les 10 sociétés leaders en Espagne du transport de marchandises routières :

1. SEUR GEOPOST (425.4M€)
2. XPO TRANSPORT SOLUTIONS SPAIN (361.9M€)
3. PRIMAFRÍO (342.6M€)
4. COMPAÑÍA LOGÍSTICA ACOTRAL (299M€)
5. TRANS SESE (293.4M€)
6. TRANSPORTES J.CARRIÓN S.A. (269.3M€)
7. CARRERAS GRUPO LOGÍSTICO (208M€)
8. GENERAL LOGISTICS SYSTEMS SPAIN (177M€)
9. STEFF IBERIA (174.7M€)
10. MARCOTRAN TTES INT (167M€)

Les 5 sociétés carrossières leaders en Espagne :

1. LECITRAILER (216.7M€)
2. BENIMAR - OCARSA (115.1M€)
3. ROS ROCA (74.9M€)
4. EQUIPOS MÓVILES DE CAMPAÑA – ARPA (68.7M€)
5. SOR IBERICA (56.8M€)

PRINCIPAUX RELAIS

PRINCIPAUX SUPPORTS DE PRESSE PROFESSIONNELLE (ON ET OFFLINE) :

PRINCIPAUX SYNDICATS, ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES, INSTITUTIONS, FÉDÉRATIONS DU SECTEUR :